La tragédie du Roi Lear – W. SHAKESPEARE

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L’histoire est riche et complexe : Lear, le vieux roi d’Angleterre, décide de séparer son royaume entre ses trois filles en fonction de leur amour. Cordelia, la cadette, refuse la flagornerie, dit à son père qu’elle l’aime « comme il se doit » et se retrouve répudiée. Kent, le conseiller du roi qui a pris sa défense, est banni. Mais les deux soeurs aînées, faisant fi de leur promesse d’amour, se retournent contre leur père et l’abandonnent aux vents mauvais. Mais Kent s’est déguisé et protège son roi, tandis que Cordelia revient à la tête des armées de son époux, le roi de France, pour protéger son père. Comme en écho, on assiste également à la trahison d’Edmond, fils bâtard du duc de Gloucester, qui fait mourir son père et chasser son frère légitime. Il fallait s’appeler Shakespeare pour faire tenir trois intrigues en une seule tragédie, et les faire se rencontrer dans un final en apothéose. Plongé dans cette pièce sur l’amour et de la loyauté familiale, il est difficile d’échapper aux sentiments que l’auteur veut faire naître en nous : horreur, crainte, rire et parfois même un peu de pitié. Le suspens et les retournements de situations rendent la pièce vive, et l’amènent à traverser les décennies sans aucun soucis de modernité.
EN BREF
Tragique, passionné & dur.
VERBATIM
« LEAR : Paix, Kent! Ne te viens pas mettre entre le dragon et l’objet de sa fureur! Je l’aimais plus que tout et pensais confier mes derniers jours à ses tendres soins. Arrière, hors de ma vue! Aussi vrai que ma tombe sera mon repos, je lui retire ici le coeur de son père. Grouillez-vous, allez appeler France, allez appeler Bourgogne. Que l’orgueil, qu’elle appelle franchise, suffise à la marier! »
PLUMES (/5)
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L’AUTEUR
Est-il encore nécessaire de présenter le grand Will ? On sait en réalité assez peu de chose sur lui de manière certaine. Auteur dramatique de l’époque élizabéthaine, la troupe dont il faisait partie reçoit la protection de quelques nobles, et de la reine vierge (Elizabeth 1ère) elle-même. Son oeuvre complexe et riche comporte une trentaine de pièce de théâtre, deux poèmes narratifs et un grand nombre de sonnets. L’extrait proposé dit « La colère de Lear » est tiré de la traduction de Pierre Messiaen (homme de lettre français du début du XXème siècle). Ses traductions de Shakespeare, malheureusement difficiles à trouver, sont parmi les plus agréables à dire (foi de comédien!) et les plus éclairantes sur ce que la langue shakespearienne peut contenir à la fois de brutal, et de cru tout en côtoyant un merveilleux lyrisme poétique. Les commentaires qui les accompagnent sont également immensément enrichissants.

Par Yuri Didion.

L’éduc’artiste
https://educartiste.wordpress.com 

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