Mystère bouffe – Dario FO

Capture d’écran 2015-10-14 à 16.37.51EN BREF

Dès le départ, l’auteur l’annonce : les mystères-bouffes sont de courtes pièces religieuses médiévales tournées en satyres grotesques pour amuser le peuple. Bref, c’est le sacré au service du rire, c’est le grotesque de la religion. Ce recueil d’un seul-en-scène déguisé en conférence met en scène plusieurs histoires attaquant ouvertement le patronat. Le spectacle est clairement daté, ancré dans les luttes sociales de 1968. À travers de brefs récits traversés par le Christ et entourés par la Passion, Dario Fo tient un propos résolument politique. Chacun de ses personnages – qu’il soit fou, bateleur ou simple vilain – dénonce le Patron qui exploite et abrutit, tour à tour montré sous la figure du seigneur local, du pape ou de Dieu le Père. D’un grotesque fort peu vulgaire, truffé de petites perles de poésies, les textes sont de merveilleux moments théâtraux. Chacun est précédé d’un prologue, où l’auteur se lance dans des commentaires cinglant d’humour. Une seule déception : l’inégalité des textes du point de vue de la richesse qu’ils proposent.

BREF

Drôle, dynamique, réfléchi, et engagé.

VERBATIM

 » La mort : A la santé de la mort? Je me demande si tu es fou ou bien poète
  Le fou : Les deux, car tout poète est un fou et vice-versa »
« Le jongleur : C’était terrible comme on pleurait. On n’arrivait pas à se regarder en face, on ne se regardait pas … »

PLUMES

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L’AUTEUR

Dario Fo naît en 1926 en Italie. Après la guerre, il fait du théâtre satirique et du cabaret, puis écrit pour la radio (la RAI) à partir de 1952. Ses monologues seront repris au Piccolo Théatro de Strehler, auprès de qui il se forme. A partir des sixties, il écrit des comédies plus bourgeoises destinée à explorer et exporter la culture populaire dans des théâtres plus classiques. Son oeuvre est toujours à la fois politique et humoristiques, ouvertement du côté de l’ouvrier, du peuple, des prolétaires. Son théâtre est social et est régulièrement récompensé, tant en Italie qu’à l’étranger (Prix Nobel de Littérature 1997).

Par Yuri Didion.
L’éduc’artiste » 

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